- forclore
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1 ♦ Vx Exclure. N'est-ce pas « l'enfer de connaître le lieu du repos, d'en savoir le chemin, la porte, et de rester forclos ? » (A. Gide).2 ♦ Dr. Priver du bénéfice d'une faculté ou d'un droit non exercé dans les délais fixés. Il s'est laissé forclore. P. p. adj. (1549; « exclu » XIV e) Qui s'est laissé prescrire un droit. Être forclos à la date de prescription.3 ♦ Fig. et didact. (surtout au p. p.) Exclure en empêchant d'entrer, tenir exclu par la force.forclorev. tr. (Seulement à l'inf. et au pp.) DR Débouter, exclure d'un acte, d'un droit en raison de l'expiration du délai imparti. Se laisser forclore. être forclos.⇒FORCLORE, verbe trans.A.— Vx. Exclure, rejeter. Couple heureux (...) ce séjour élevé, votre ciel, est mal fortifié pour un ciel, et pour forclore un ennemi tel que celui qui maintenant y est entré (CHATEAUBR., Paradis perdu, 1836, p. 251).B.— DR. et usuel. Enlever à quelqu'un la possibilité de faire un acte ou d'agir en justice après l'expiration d'un certain délai. Il s'est laissé forclore (Ac. 1798-1932). Ce délai pendant lequel l'acte administratif peut être attaqué est seulement de deux mois (...). Mais une certitude est acquise; si rien n'est fait pendant le délai, l'intéressé est « forclos » (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 182).Rem. Ce verbe, de nos jours, n'est plus usité qu'à l'inf. et au part. passé (cf. forclos). Toutefois, on relève ds la docum. 2 attest. de forclore conjugué. Lorsque le monde aura marmonné ses prières (...) et remis notre cause ès dossiers des notaires ce qui forclôt les morts (QUENEAU, Si tu t'imagines, 1952, p. 256). Cf. CLAUDEL, Connaiss. Est, 1907, p. 88.Prononc. et Orth. :[
], (il) forclôt [
]. Ds Ac. 1694-1740 : forclorre. Ds Ac. 1762-1932 avec 1 r. Conjug. : usité à l'inf. et au part. passé : forclos, fém. -ose, dont une var. anc. est forclus (cf. GREV. 1964, § 701). Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. (Psautier Oxford, 67, 33 ds T.-L. : forsclodent [excludant]); ca 1165 forsclore (B. DE STE-MAURE, Troie, 2330, ibid.); 1466 en partic. dr. (ISAMBERT, Rec. gen. anc. lois fr., t. 9, p. 146 ds BARB. Misc. VI, n° 15). Composé de fors et de clore.
ÉTYM. Av. 1150; de fors, et clore.❖1 L'air retentit des imprécations des désespérés forclos.2 Et n'est-ce pas déjà l'enfer de connaître le lieu du repos, d'en savoir le chemin, la porte, et de rester forclos ?Gide, Journal, Feuillets, p. 677.2 Dr. Priver du bénéfice d'une faculté ou d'un endroit non exercé dans les délais fixés. || Il s'est laissé forclore. ⇒ Débouter, déchoir (être déchu de son droit).3 Fig. et didact. Exclure en empêchant d'entrer; tenir exclu par la force.4 Psychan. Rejeter (un élément psychique non toléré) avant qu'il ne soit intégré à l'inconscient du sujet. || « Ce qui a été forclos du symbolique réapparaît dans le réel » (J. Lacan). ⇒ Forclusion, 3.❖DÉR. Forclos, forclusion.
Encyclopédie Universelle. 2012.